Tennis Ace (SEGA – 1989).
La Master est restée trois ans avec pour seul représentant de la balle jaune le modeste Super Tennis. Sur commande de SEGA, Sanritsu (aujourd’hui SIMS) se charge d’offrir à la bécane un programme beaucoup plus étoffé de 256ko dont on sent qu’une très forte inspiration a été puisée dans le jeu d’arcade Passing Shot, sorti par SEGA sur System 16.
Ce qui interpelle en tout premier lieu, c’est l’angle de représentation choisi au cours des matchs : une vue du terrain de dessus horizontale « à la Pong » tout à fait inhabituelle sur console. L’action est de ce fait particulièrement lisible, mais il faut bien reconnaître que c’est beaucoup moins naturel à jouer qu’une vue de dessus verticale, ou de 3/4 derrière son joueur. Question d’habitude ! Autre chose vraiment originale, l’alternance visuelle automatique des phases de jeu. Lors des services, le jeu bascule sur une vue zoomée du joueur assez impressionnante pour l’époque. Pas très utile, si ce n’est pour voir le score affiché en gros sur le panneau à côté, mais très réussi. Ceci permet d’agrémenter les parties et de contrebalancer l’affichage un peu minimaliste des échanges en eux même. Graphiquement, on se situe donc au final dans une moyenne correcte.
Un effort a été fait au niveau du son avec des musiques in-game sélectionnables et des bruitages proposant même de petites digitalisations vocales. La présence du mode FM atteste de la prévision avortée de la cartouche sur le marché japonais où la SMS rendait son dernier souffle !
Côté options, pour un jeu 8-bits si ancien, c’est carrément l’avalanche, tout est là ou presque : joueurs ET joueuses (fictifs mais reconnaissables !), tournois, surfaces, simples et doubles, même un système de passwords histoire de conserver sa progression sur le circuit mondial !
Mais le plus important au juste, est-ce qu’on s’amuse ? Et bien OUI ! Même s’il n’est pas très technique, Tennis Ace propose le minimum de coups permettant de retranscrire ce sport et surtout une excellente jouabilité, pas trop rigide car autorisant une petite marge d’erreur sur les placements. Ce n’est pas forcément le cas dans d’autres softs, où on s’arrache les cheveux à devoir se positionner au millimètre et à composer avec des tests de collision foireux. Une fois que les coups sont déclenchés, placer la balle est par contre plus aléatoire. Il est évident que le fun provient plus de la rapidité des échanges et des réflexes que de l'adresse qu'on peut déployer. Bien entendu, jouer à deux augmentera le plaisir et rallongera considérablement la durée de vie, déjà très satisfaisante en solo.
Pas de doute, si vous pouvez passer outre les angles de vues peu académiques de Tennis Ace (mais qui font aussi toute son identité), ce dernier mérite de figurer en bonne place dans votre collection. Fan de Tennis ou pas, puisqu’il se situe dans le (très) haut du panier en matière de sport sur la machine.