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Sylesis._ oui...
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C'est moi ton dieu._ Vous êtes Jack Vance ?
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Non, ton autre dieu ! Celui des tests._ Ah, pardon Seigneur.
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Tu t'es remis aux tests ? C'est bien mon fils._ Disons qu'il faut surtout que je laisse refroidir ma carte vidéo avant de reprendre Diablo 3 : elle était chauffée à blanc.
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Je me disais aussi ..."
The World Ends With You dont il est question ce soir est sorti en 2008 sur DS et sur IOS en 2012, développé par JUpiter et édité par Square-Enix.
Avant de commencer à jouer, j'avais lu sur un site que Twewy se rapprochait beaucoup de Kingdom Hearts : ca commençait très mal ( je fais de très violentes crises d'allergie à KH), mais je ne me suis pas laissé abattre et j'ai démarré ma console.
Voter personnage s'appelle Neku et a comme signe distinctif des écouteurs en permanence vissés sur les oreilles. Il se réveille un beau jour en plein milieu de Shibuya, sans aucuns souvenirs de comment il est arrivé là. Sociopathe cynique, il va malgré lui se retrouver en équipe avec une jeune fille pour tenter pendant 7 jours de survivre à un jeu mortel : bienvenu en enfer, à moins que ce ne soit le purgatoire.
Le jeu en question est dirigé par l'organisation des faucheurs et ses règles sont simples : chaque jour une mission doit être accomplie dans un délai imparti, sous peine de mourir. Les joueurs devront se défendre contre des créatures contrôlées par les Reapers : les Noises.
Lors des combats, l'écran du bas de la DS est l'espace de Neku, que le joueur déplace au stylet. L'écran supérieur est le domaine de son ou sa partenaire, dont les contrôles varient en fonction du personnage. Le joueur peut s'il le désire laisser le jeu contrôler le partenaire et se concentrer sur Neku, mais il peut également diriger les deux. On notera au passage que les deux personnage ont une barre de vie commune, réduite de chaque coté en fonction des coups pris.
Neku ne dispose pas d'autres armes que des badges lootés ou achetés. Ces badges sont en fait différents pouvoirs et permettent aussi de tirer des projectiles que de lancer de la foudre, de geler les ennemis ou de se soigner. Chaque badge a sa méthode d'utilisation propre, généralement au stylet : certains demandent de toucher un espace vide, d'autres d'appuyer sur Neku, voir de dessiner un cercle. Certains demandent carrément de crier dans le micro de la console.
Comme les matérias dans FF7, les badges gagnent en efficacité à mesure des combats. Certains sont mêmes capables d'évoluer une fois un certains niveau atteint. Cette évolution n'est pas automatique : un badge capable d'évolution peut très bien devenir "Mastered" une fois son niveau maximum atteint et ne pas se transformer, c'est aléatoire.
Il existe un autre moyen de gagner des points d'évolution : quitter le jeu et le reprendre plus tard. En fonction du temps écoulé, maximum 7 jours, vos badges recevront des points. Le joueur qui allumera sa console tous les jours pourra aussi faire avancer ces badges.
Certains badges ne sont pas utilisables en combat. Que faire ? Les mettre à la poubelle, opération qui vous fera gagner de l'argent. C'est d'ailleurs la seule façon d'acquérir des fonds dans Twewy. Il existe plusieurs badges qui représentent spécifiquement de la monnaie ( des badges de 1yen, 20, 50, 100, 500, 1000 voir 10 000 yens), mais il est aussi possible de convertir des badges de combat surnuméraires en manne financière.
Je terminerais sur les combats en indiquant qu'ils ne sont pas aléatoires et que leur difficulté est configurable arrivé à un certain stade. Vous pouvez en effet choisir si vos combats seront faciles ou difficiles, vous mettre un handicap au niveau des points de vies, ou même d'enchainer plusieurs combat à la suite, les rendant de plus en plus dur.
Pourquoi se compliquer la vie ? Parce que des combats plus compliqués donnent lieu à de meilleures récompenses et plus de point d'évolution. De même certains badge ne sont disponibles qu'aux plus hautes difficultés : ce n'est pas en restant au chaud en facile que vous avancerez.
En plus de ses combats originaux, Twewy se démarque par son style et ses thèmes, le principal d'entre eux étant la mode. Dans le Shibuya de Twewy, les boutiques de vêtement sont légions, avec son lot de vêtements et d'accessoires ayant chacun leur marque. En fait, sauf exception, les badges ont aussi des marques. Chaque quartier ( carte) de la ville a ses tendance, et la mode influe sur l'efficacité de vos badge : si une marque n'est pas très appréciée dans un endroit, les badges de cette marque seront moins efficaces.
Au niveau des vêtements ( équipement), leurs propriétés doivent être identifiée par un vendeur (s'il vous a à la bonne) avant de pouvoir en tirer profit. La caractéristique à surveiller pour pouvoir mettre des vêtements est ... la bravoure ( bravery) : je reconnais qu'il faut avoir du courage pour mettre certaines pièces...
Outre les fringues et breloques, il est aussi possible d'acheter de la nourriture dont l'ingestion aura des effets divers : augmentation de la Bravery, des HP, de la défense, de l'attaque. Chaque nourriture est constituée de bytes qui représentent le temps de digestion : un byte est consumé par combat, et chaque personnage ne peut avaler plus de 24 bytes par jours de temps réel.
Besoin d'une pause détente ? Vous débloquerez à un moment donné le Tin Pin Slam : des combats où vous utiliserez vos badges contre ceux d'un adversaire pour essayer de les faire basculer hors d'une surface de jeu. Ce mini-jeu vous permet de gagner des badges inaccessibles autrement. En fait, il existe tout une série d'objet, vêtement ou badges accessibles auprès des marchands via des quêtes. Ces quêtes s'obtiennent en donnant des objets précis au marchand : par exemple 3 Orichalc, 5 Tektite et 10 Rare Metal.
En ce qui concerne l'histoire, elle vous sera racontée majoritairement par des images statiques avec des phylactères ( bulles), les séquences les plus importantes sont exposées via des séquences animées.
Dés le début, le joueur est plongé en plein mystère : quel est donc ce fameux jeu ? Qui sont les Reapers ? Qui est ce Composer qui semble tirer toutes les ficelles ? Pourquoi ? L'ambiance graphique ajoute beaucoup au charme : chaque personnage est unique et a son charme, y compris le cinglé Minamimoto qui a ses fans ("So zeta slow !").
Un jeu plein de mystères et dont on a beaucoup de mal à décrocher au début. Malheureusement pour vous, toutes les révélations ne seront pas données en finissant le jeu. Il faudra avancer dans l'équivalent local du "New Game+" pour enfin comprendre certaines choses au sujet de personnages qui vous titillaient. J'ai trouvé ca très énervant : au vu de ce que la fin vous apprend, on a l'impression que les scénaristes ont retenu les révélations pour artificiellement augmenter la durée de vie, un peu comme un DLC que l'on paierait en temps de jeu.
Et quand je dis plus haut "on a beaucoup de mal à décrocher
au début" , c'est bien parce qu'à un stade, l'ennui s'installe. Les possibilités d'action mises en avant à certains moment se révèlent finalement anecdotiques car plus utilisées par la suite, et le jeu ne devient plus qu'un grind où le joueur est poussé à enchainer inlassablement les combats : pour trouver de nouveaux badges, pour les améliorer, pour trouver des badges spéciaux nécessaires aux quêtes des boutiques, pour gagner de l'argent...
Ah oui, et au sujet des évolution de badges, j'ai trouvé le caractère aléatoire particulièrement frustrant : vous avez un badge prometteur qui vous plait, vous vous faite suer à le monter et ... plop, il n'évolue pas. Dans ce cas il faut en trouver un autre au niveau 1 et le remonter en espérant que celui là évoluera. Très chiant comme système, surtout que certains badges bien évolués font des miracles.
Un autre reproche ? L'avancement de l'histoire. Au début les "A suivre", "Ah, je suis où? Oh, je me souviens, j'ai fait..." suivi d'un flashback, ca fait son effet : Andrejz Sapkowski utilise d'ailleurs avec brio cette technique pour raconter un combat dans la Saga du Sorceleur. Oui ca fait son effet, mais utilisé avec parcimonie. Dans TWEWY, j'ai l'impression que les scénaristes ont trouvé un jouet et en ont abusé : le coup du flashback à force, ca lasse.
Autre reproche : l'extrême répétitivité de certaines séquences, notamment vers la fin où on se fait le même combat copié-collé environ 6-7 fois. Arrivé à ce stade, je n'avais plus de plaisir, juste un "Ah merde, encore ?!" : mauvais signe.
Et enfin : le système de combat pas forcément précis. Certains badges sont en fait presque inutilisables : dessiner un rond convenable pour déclencher un effet est quasiment mission impossible, et crier dans le micro ? Franchement ?
Enfin je n'ai pas aimé la gestion du deuxième personnage : soit je suis particulièrement attardé, soit diriger un personnage avec les flèches de la croix directionnelle tandis qu'on donne des rapides coups de stylet pour faire attaquer l'autre est véritablement impossible. Du coup je mettais la gestion du deuxième personnage en automatique et je ne me préoccupais absolument pas de comment celui ci se battait. Pas de problème, sauf qu'un certain combat vous force à utiliser des badges particuliers, et que vous ne savez pas forcément comment ils s'emploient ( l'un d'eux utilise le micro, super !). Solution : se battre avec le deuxième personnage tout en évitant les attaques avec le premier. Pas glop !
Non franchement j'aurais voulu hurler au miracle, à la huitième merveille du monde : "Oyez oyez braves joueurs, les sieurs de Square Enix vous offrent le nectar des dieux !" . Sauf que je ne peux pas : un pitch solide, un univers original et de bonnes idées, mais derrière une mise en oeuvre et un déroulement qui plombent tout et n'évitent pas un certain ennui. Au point que vous serez largement tenté de changer l'heure de votre console pour avancer d'un jour la date et améliorer sans efforts vos badges. C'est ce que j'ai moi même fait à de multiples reprises.
Ah oui, et même en France, le jeu apparait en anglais car il n'a pas été localisé : ca ne m'a posé aucun soucis, mais ca pourrait à certains anglophobes.