Dead Angle (SEGA, 1989).
Développé à l’origine par la société Seibu Kaihatsu, Dead Angle est un jeu de tir à la première personne sorti en Arcade en 1988. Comme pour beaucoup de jeux à l’époque, palliant le manque d’éditeurs tiers sur Master System, SEGA a racheté les droits et a édité sa propre adaptation. Voilà un titre méconnu de la machine mais qui, en dépit de ses défauts, mérite amplement quelques parties.
Il ne s’agit pas d’un bête « tir sur cible » comme il en existe tant. Tout ce qui fait la force du gameplay repose sur la gestion de votre silhouette, représentée en transparence. En plus d’éliminer ce qui se présente à l’écran, il faut également veiller à ne pas se maintenir dans la ligne de mire des ennemis. Vous disposez également de la possibilité de vous mettre à couvert sans avoir à vous déplacer, mais évidemment, ce mouvement n’est disponible que durant un très bref instant. Avec ce système de jeu, toute proportion gardée bien sûr, on peut considérer que Dead Angle est un peu le « Time Crisis » de la Master System.
Techniquement, les graphismes sont flatteurs, avec notamment des sprites de très bonne taille. Malheureusement, les ressources de la console étant pas mal sollicitées pour leur affichage, c’est l’animation qui en fait les frais, avec un scrolling saccadé (un phénomène assez courant sur la machine, cf. Golden Axe). On s’y fait cependant assez rapidement car la jouabilité ne s’en trouve pas altérée. Coté sonore, on ne dit rien des musiques, et on a droit au minimum syndical pour les bruitages (avec un tout petit effort sur la digit vocale lors de la mort du héros !).
Ce qui déçoit plus, c’est la durée de vie du soft. Une fois qu’on s’est bien familiarisé avec les commandes, les niveaux se bouclent rapidement. On aurait aussi aimé un peu plus d’options à récupérer en cours de jeu, elles se résument ici à une trousse de secours regonflant votre barre de vie et à une mitraillette dont il faudra économiser les munitions.
Par contre, ce programme possède une réelle âme. Se déroulant au temps de la prohibition/mafia, il vous plonge dans un univers peu vu sur console, sur fond de guerre des parrains de la première moitié du siècle dernier. Une ambiance très réussie qui, doublée par un gameplay original, font qu’au final, on revient sur ce jeu même après l’avoir terminé.